Le lundi 8 mai 2023
Dans les systèmes complexes, les événements sont façonnés par des écosystèmes entiers plutôt qu’en termes de simples causes et effets. Cette assertion mobilise les chercheur·se·s du champ de l’éducation qui veulent, par leurs travaux, contribuer à la résolution de problèmes pertinents socialement tout autant que scientifiquement ainsi qu’à l’avancement des pratiques sur le terrain. Les colloques du réseau PÉRISCOPE (Plateforme d’Échange Recherche et Intervention sur la SCOlarité : Persévérance et réussitE) examinent notamment la participation des acteurs et les façons de l’intensifier pour des fins de persévérance et de réussite scolaires.
Plus spécifiquement dans un contexte informationnel qui continue de s’intensifier, ces acteurs font face à de nouveaux défis afin de repousser les limites actuelles de l’expérience scolaire des jeunes. Ainsi, aux connaissances et aux habiletés de base liées aux savoirs écouter, lire, compter et mémoriser viennent s’ajouter la littératie numérique, y compris l’interaction avec les robots conversationnels, et des habiletés d’interprétation de données, de position et de résolution de problèmes, et de création de contenus. Puisque les formes conventionnelles et alternatives de transmission linéaire de contenus ne peuvent suffire, la participation des élèves est à solliciter à un plus haut niveau en les plaçant dans des situations d’apprentissage où il leur faut colliger des données, les présenter et les interpréter en construisant, seuls ou avec d’autres, des tableaux, des graphiques, des simulations ou autres.
Toutefois, la forme scolaire traditionnelle est commode et tenace. Les élèves en difficulté sont souvent évoqués pour contrer l’étirement de la forme scolaire, ce qui favorise la pérennité, voire la quasi-exclusivité, du mode transmissif. Allier équité et valeur ajoutée dans les usages du numérique est le problème qui nous concerne.
Pour augmenter la valeur ajoutée des usages du numérique bien au-delà de gains de temps et de flexibilité, notre colloque en appelle à l’agentivité des acteurs. Partant d’un inventaire des situations éducatives issues de la recherche participative (p. ex., le Design Based Research [DBR]) où les élèves ont accès non seulement à des données et à des interprétations stables, mais aussi à des problèmes authentiques et à des données changeantes et dynamiques, les questions qui se posent dans ces contextes émergents sont entre autres les suivantes : 1) Comment veiller à ce que les apprenant·e·s soient davantage engagés plutôt que découragés? 2) Comment faire en sorte que des situations difficiles, notamment pour les apprenant·e·s en difficulté, soient affrontées de manière plus efficace? 3) Comment devront évoluer les résultats scolaires?
En outre, le présent colloque se penchera sur l’activité même des chercheur·se·s en examinant différentes méthodologies de recherche qui se trouvent sous le thème-parapluie de recherche participative.
Partenaire du FRQSC, la fondation Antoine-Turmel finance les activités de recherche et d'intervention du réseau PÉRISCOPE (2015-2025). Les membres du Réseau leur en sont fort reconnaissants au nom même des jeunes qui bénéficient des retombées des efforts consentis.
Échanges France-Québec : conjugaison de perspectives sur la recherche participative et pistes de recherche pédagogique à l’aube des robots conversationnels
Présidence /Animation : Thérèse Laferrière (Université Laval)
Discutant-e : Georges-Louis Baron (Université Paris Cité)
Participant-e-s : Stéphane Allaire (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Sylvie Barma (Université Laval), Claudia Corriveau (Université Laval), Béatrice Drot-Delange (INSPE Clermont Auvergne. Laboratoire ACTé)
Depuis 2020, un groupe de travail franco-québecois s’est constitué entre la France et le Québec, animé conjointement par le GIS 2if en France et par le réseau Periscope au Québec. Il a fonctionné jusqu’ici uniquement à distance.
Les travaux s’appuient sur une longue expérience d’échanges scientifiques nourris pas un intérêt commun : les nouvelles modalités d’apprentissage en coopération. Ils se sont poursuivis par une réflexion sur le tutorat entre pairs et, plus généralement, les interactions entre pairs. Plus récemment, des échanges ont eu lieu sur l’équité nécessaire dans le recours à des instruments numériques et sur le phénomène récent de diffusion de systèmes de génération de textes capables de répondre de manière sensée à des questions qu’on leur soumet.
Si les thèmes particuliers varient, en fonction des questions vives qu’ils soulèvent dans la société, il existe un ancrage très important : l’intérêt pour la recherche participative et pour les approches tentant de prendre en compte des systèmes plus que des variables isolées, l’intérêt pour la compréhension de ce qui se joue plus que pour la prédiction.
En somme, on a vu se constituer une communauté d’intérêt pour la recherche sur le numérique en éducation en fonction de l’intérêt des personnes qui y contribuent.
Ce mode de fonctionnement est opportun dans des phases de réflexion sur des phénomènes très évolutifs, dont il importe de comprendre la généalogie et les enjeux.
Équité et valeur ajoutée des usages du numérique et notamment des robots conversationnels
Présidence / Animation : Thérèse Laferrière (Université Laval)
Discutant-e-s : Georges-Louis Baron (Université Paris Cité), Alain Breuleux (Université McGill)
Participant-e-s : François-Xavier Bernard (Université Paris Cité), Simon Duguay (Université Laval), Gabriel Dumouchel (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Séverine Ferrière (Université de La Réunion), Audrey Raynault (Université Laval), Arnaud Séjourné (FRANCE), Mélanie Tremblay (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Assemblée annuelle des membres du réseau PÉRISCOPE
Présidence / Animation : Thérèse Laferrière (Université Laval)
Discutant -e-s : Christian Payeur (Université Laval), Linda St-Pierre (CTREQ - Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec)
La participation des générations montantes
Présidence / Animation : Alain Fortier (Université Laval)
Discutant-e : Christelle Robert-Mazaye (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Le Projet CERÉussite : une recherche collaborative sur et dans la recherche collaborative
Chercheur-euse-s : Camille Larouche (Université Laval), Andréanne Gadbois (Université de Sherbrooke), Denis Savard (Université Laval), Catherine Larouche (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Alain Huot (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jocelyne Chevrier (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le Comité d’engagement pour la réussite des élèves (CERÉ) a pour fonction d’élaborer le Plan d’engagement vers la réussite (PEVR), de promouvoir les pratiques éducatives issues de la recherche et d’aviser les centres de services scolaires (CSS). Phénomène nouveau, cette instance comptera sur la présence d’un chercheur, ce qui devrait favoriser l’intégration des résultats de la recherche dans les pratiques éducatives.
Le Projet CERÉussite étudie l’intégration de ces résultats en lien avec le fonctionnement des CERÉ en poursuivant les objectifs suivants : 1. déterminer les besoins de recherche des CERÉ et recenser les modèles de transfert de connaissances appropriés; 2. établir un bilan de l’état de préparation des CERÉ (conditions favorables et défavorables) à intégrer la recherche; 3. soutenir l’opérationnalisation des stratégies adoptées; 4. évaluer les effets des actions du CERÉ.
Le Projet adopte une approche collaborative qui se concrétise par le recours à une structure d’organisation comportant quatre instances : 1. un comité aviseur paritaire (praticiens, chercheurs) qui dirige la recherche; 2. un groupe de partage et de mise en commun, composé des représentants des CERÉ participants; 3. le panel de la recherche qui assure la validité scientifique du projet; 4. un comité de gestion qui voit à la coordination.
La communication proposée rend compte du fonctionnement des instances et des modes de production des résultats de la recherche : processus, extrants et impacts.
Enseigner et apprendre la prise de notes par la conception d’un prototype de formation : une recherche orientée vers la co-conception d’un outil de formation
Chercheur-euse-s : Audrey Pépin (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Loïc Pulido (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Florent Biao (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Un projet de recherche doctoral optant pour une méthodologie participative, plus spécifiquement, une recherche orientée vers la conception, est présenté. La présentation permettra de réfléchir à la valeur ajoutée d’une telle démarche ainsi qu’à ses limites.
En contexte scolaire, prendre des notes est important pour comprendre (Tahir et al., 2013), mémoriser les informations ainsi qu’en garder une trace pour étude ultérieure (Piolat & Boch, 2004). À l’entrée au cégep, la prise de notes devient un facteur de réussite. Or, les études montrent que la prise de notes est mal maitrisée par les étudiants (Crépin & Demonty, 2015); les cégeps doivent donc intervenir de manière appropriée pour soutenir le développement des habiletés de prise de notes de ces derniers (CSE, 2010). Cependant, une analyse des formations offertes par les cégeps incite à penser que ce qu’ils offrent ne suffit sans doute pas à répondre aux besoins de tous les étudiants. Notre étude va chercher à déterminer quelles approches d’enseignement de la prise de notes serait à privilégier.
Une recension des écrits a permis d’identifier des pistes qui serviront de base au codéveloppement d’une formation à la prise de notes avec des enseignants et des professionnels du milieu collégial. Cette formation sera mise à l’essai, ce qui permettra de collecter des données pour l’améliorer Plusieurs itérations permettront de bonifier la formation afin de créer un prototype de formation adaptable par les établissements collégiaux.
L'agentivité des personnes impliquées dans la cellule de cocréation d’un laboratoire vivant sur les inégalités numériques en éducation
Chercheur-euse-s : Michelle Deschênes (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Séverine Parent (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Nous menons un projet de recherche-action en collaboration avec le Llio (Living Lab en innovation ouverte), soit le centre collégial de transfert technologique du Cégep de Rivière-du-Loup. L'objectif général du projet est de soutenir la création de solutions désirables, puisque cocréées par les personnes qui en feront l’usage, faisables, puisque prototypées, et viables, puisque testées et validées dans les milieux afin de favoriser l’adaptation des pratiques éducatives et pédagogiques dans un contexte où les besoins sont diversifiés.
Nous présenterons les différentes manifestations d’agentivité des membres de la cellule (des praticiens, des parents, des chercheurs, des conseillères en transfert des connaissances, etc.) sous la loupe des travaux sur l’agentivité en contexte organisationnel d’Engestrom. Il s’agit là d’un terrain riche pour que des acteurs de différents milieux travaillent de concert à réduire les inégalités numériques en contexte scolaire.
Enjeux de participation à la restitution des pratiques des enseignants en lycée professionnel
Chercheur-euse : Solène Zablot (Université Paris Cité)
Dans le cadre de notre thèse, nous avons mené une analyse curriculaire des activités de formation dans une filière du Baccalauréat professionnel en mécanique automobile, mettant en évidence de profondes tensions entre les instances impliquées dans son organisation : acteurs institutionnels, syndicats et entreprises et organismes professionnels.
Nous n’avons pas été en mesure d’organiser des moments de rencontre entre toutes ces instances, mais avons centré notre analyse sur les pratiques des enseignants ; organisant des moments de restitution auprès de ceux que nous avons suivis afin de leur proposer des moments de réflexion sur leurs pratiques.
Ces enseignants ont peu de marge de manoeuvre compte tenu des orientations institutionnelles, de la temporalité du diplôme et des difficultés des élèves. Les contenus abordés sont limités à un domaine de la maintenance, à savoir les activités de maintenance corrective qui nécessitent un faible niveau de qualification, ce qui interroge sur les réelles possibilités d'insertion professionnelle pour les jeunes.
En France, il s’est constitué une communauté de chercheurs sur l’enseignement professionnel organisant des journées d’étude ouvertes à toutes ces instances. L’enjeu est de rendre compte des évolutions des diplômes professionnels et de leurs finalités et donc de réfléchir à l’adéquation entre formation et emploi. Pour l'automobile, il nous semble nécessaire de repenser le diplôme, ce qui implique une prise de conscience collective.
Investigation mathématique sur l'activité d'élèves en situation de création de modèles "machine learning"
Chercheur-euse-s : Mélanie Tremblay (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Jessica Tremblay-Pelletier (UQAR- Université du Québec à Rimouski)
Dans le cadre du projet I'A2M (Intelligence artificielle et apprentissage des mathématiques), nous collaborons à la mise en place d’un camp pédagogique estival (jeunes de 7 à 15 ans) qui vise à sensibiliser les jeunes (7 à 15 ans), à la place de l’intelligence artificielle dans nos vies, ses usages, ses enjeux éthiques et son fonctionnement. On y propose des activités sur glace (hockey et patinage artistique) et des activités où l’on développe notamment la pensée informatique au sens de Venant (2018), soit par le biais d’approches de résolution de problèmes et d’investigation croisant les mathématiques, les sciences et plus particulièrement, la robotique. Notre équipe de recherche intervient davantage dans la conception et l’expérimentation de situations jumelant le développement des compétences mathématiques et scientifiques (MELS, 2006). Notre présentation discutera d’une situation de création d’un environnement dit adaptatif à l’aide du site Teachable Machine, environnement conçu par Google pour introduire les principes de bases de l’intelligence artificielle. L’on s’intéressera plus particulièrement à l’émergence d’une pensée algorithmique (Modeste, 2012) et aux enjeux associés à la reconnaissance, lors de l’entrainement de l’ordinateur, de figures de patinage artistique en prenant une posture didactique.
Célébrons les 30 ans d'une recherche participative avec les milieux éducatifs du Québec
Présidence / Animation : Thérèse Laferrière (Université Laval)
Discutant-e : Georges-Louis Baron (Université Paris Cité)
Les trente ans du CRIRES: pas de recherche sans intervention et pas d'intervention sans recherche
Chercheur-euse-s : Denis Savard (Université Laval), Sylvie Barma (Université Laval), Marie-Claude Bernard (Université Laval)
Les 25 ans de la recherche participative au Saguenay-Lac-St-Jean
Chercheur-euse-s : Loïc Pulido (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Stéphane Allaire (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Nicole Monney (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Marie-Pierre Baron (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Le 20e anniversaire du CTREQ - Du transfert interactif!
Chercheur-euse-s : Linda St-Pierre (CTREQ - Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec), Christian Payeur (CTREQ (ex-président du CA)