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Colloque PÉRISCOPE (2018) : Favoriser l’engagement des élèves, un enjeu de participation collective

Laferrière, Thérèse,Breuleux, Alain,Larouche, Catherine,Savard, Denis,Tremblay, Philippe,Lessard, Anne,Therriault, Geneviève,Paquelin, Didier

Actes de colloque


Description

Le 8 mai 2018

Ce colloque scientifique vise à mettre en lumière la participation et la mobilisation des acteurs du milieu scolaire pour favoriser l’engagement des élèves en sollicitant des contributions qui décriront des études menées dans l’un de quatre axes. Dans une perspective où l’engagement de l’élève comporte les dimensions affective, cognitive et comportementale, et peut être influencé par plusieurs facteurs, ces quatre axes s’articulent autour de l’élève et de ses interactions en classe, et elles s’étendent à l’influence des pratiques enseignantes et des pratiques scolaires (de gestion d’établissement) sur l’engagement. Ainsi, les communications porteront sur des recherches visant à documenter : 1) les interventions ou les situations ou modalités d’apprentissage qui suscitent l’engagement de l’élève (notamment la pertinence du numérique); 2) les pratiques pédagogiques qui suscitent un meilleur engagement chez les élèves à différents niveaux (préscolaire, primaire, secondaire); 3) les pratiques de gestion d’établissement qui contribuent à établir un climat propice à l’apprentissage; et 4) les modèles de développement professionnel ou d’accompagnement qui permettent aux enseignants de mieux soutenir l’engagement et l’apprentissage chez l’élève.

Ouverture du colloque

Introduction : engagement et participation

Thérèse LAFERRIÈRE (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 8 min.)

Cette année, le réseau PÉRISCOPE fait le point en matière d’engagement des élèves, des étudiant-e-s et des intervenant-e-s et autres acteurs.  C’est une question critique en matière de persévérance et de réussite scolaires.

 

Discussion

Alain BREULEUX (Université McGill)

(Durée de la vidéo : 8 min.)

 

Contextes et rôles favorisant l’engagement

L’importance de la confiance relationnelle au sein des milieux d’enseignement : une étude empirique sur les rôles distincts et complémentaires de trois principaux acteurs

Louise CLÉMENT (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 30 min.)

Les milieux d’enseignement renferment un vaste réseau d’interactions sociales où les membres interagissent les uns avec les autres pour son bon fonctionnement. Cette interdépendance nécessite que la confiance relationnelle (CR) soit présente afin d’agir comme un liant social. Bien que la CR soit cultivée et maintenue principalement par les dirigeants qui auront un rôle clé à jouer à cet égard, c’est souvent par le truchement des enseignants qu’il sera possible d’évaluer sa présence ou son absence au sein du milieu (envers la direction, les collègues et les élèves). Malgré l’intérêt marqué des scientifiques à ce sujet, peu d’études ont cherché à valider ses dimensions de manière concourante afin de mettre en lumière la subtilité de ses influences non seulement sur les manifestations au travail des enseignants, mais également sur les ressources motivationnelles de ces derniers. Cette étude transversale a été réalisée auprès de 434 enseignants répartis parmi neuf cégeps du Québec. Le modèle a été validé à l’aide d’équations structurelles. L’analyse des résultats présente des indices d’ajustement satisfaisants et démontre en outre que les ressources motivationnelles agissent bien comme médiateurs dans cette relation, mais de manière distincte. Les pratiques de gestion contribuant à établir un climat de CR seront présentées lors de la communication.


L’effet sur la mobilisation des élèves de la mise en œuvre du volet « Activité passion » d’un projet-école

Catherine TALBOT (Université Laval), Catherine LAROUCHE (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Denis SAVARD (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 39 min.)

La recherche présentée dans cette communication porte sur un projet-école développé dans un établissement d’enseignement secondaire du Saguenay. Elle cherche à évaluer l’effet de sa mise en œuvre sur la mobilisation scolaire des élèves en fonction de leur participation à des activités parascolaires (sportives, culturelles ou artistiques).

L’étude utilise les données secondaires d’une recherche collaborative, menée par des chercheurs universitaires et les acteurs du milieu, qui avait pour objectif d’évaluer les retombées du projet sur l’amélioration de la réussite éducative.

À l’automne 2016, les élèves, les parents et les membres du personnel de l’école ont été invités à répondre à des questionnaires rédigés en collaboration avec le comité de mise-en-œuvre du projet. Les résultats provenant des questionnaires destinés aux élèves et aux parents ont été utilisés pour croiser la participation à des activités parascolaires avec des énoncés portant sur l’engagement dans les études.

Plusieurs relations significatives ont été identifiées et sont décrites dans la communication. L’analyse des résultats apporte des pistes de réflexion et de recherche sur les pratiques scolaires favorisant l’engagement des élèves à travers des projets-écoles adaptés à leurs champs d'intérêt variés.


Communauté-Littératie-École-Famille Agissons collectivement pour la réussite

Dominique CHOUINARD (Une école montréalaise pour tous - MEES), Johanne CYR (UÉMPT - MEES)

(Durée de la vidéo : 36 min.)

Promouvoir la réussite éducative de tous les élèves issus de milieux défavorisés montréalais est la mission du programme ministériel Une école montréalaise pour tous (UÉMPT) qui œuvre en ce sens depuis 20 ans déjà. Ses interventions s'appuient sur une analyse de la situation de chacun des milieux et sont en lien avec les prédicteurs de réussite et de persévérance scolaires que sont la littératie, la numératie et l'engagement scolaire (SIAA, 2004).

La communication aura pour objet d'expliciter une démarche qui met en œuvre plusieurs pratiques qui visent l'équité, qui suscite l’engagement scolaire et qui permet de développer des compétences en littératie des élèves et de leur famille.
Pour ce faire, après avoir introduit le cadre d’intervention d’UEMPT, nous aborderons la démarche C.L.E.F. (communauté-littératie-école-famille) et les principes qui y ont été dégagés :

- Croire que toutes les familles peuvent contribuer à hausser le niveau de littératie de leur enfant

- Légitimer la culture des familles en matière de littératie

- Valoriser la littératie qui se passe à l’extérieur de la classe

-  Engager l’ensemble des acteurs scolaires et communautaires

- Reconnaitre l’enfant comme ambassadeur dans sa communauté

Finalement, des exemples de projets et de formations issus de cette démarche seront présentés. 

 

L’enseignante, l’enseignant et l’engagement

L’engagement des élèves en contexte de coenseignement : le plus et le différent

Philippe TREMBLAY (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 31 min.)

Des équipes-écoles de l’enseignement secondaire s’orientant vers des pratiques structurées de coenseignement avec un accompagnement de chercheurs ont souligné l’engagement des élèves comme une préoccupation centrale. Dans le cadre d’une recherche exploratoire, des questions sur l’engagement des élèves ont été posées aux enseignants de quatre écoles secondaires dans le cadre d’un groupe de discussion de néocoenseignants et des observations en classe ont été réalisées (depuis septembre 2017). Les résultats préliminaires indiquent que le coenseignement favoriserait un plus grand engagement des élèves selon deux pôles. Le premier pôle consiste en un plus de l’enseignement solitaire. Par exemple, le coenseignement permettrait des interventions plus rapides aux besoins des élèves, un contrôle accru de la tâche et de la classe, etc. sans que l’on doive fondamentalement changer la situation pédagogique. Le second pôle est celui du différent de l’enseignement solitaire, c’est-à-dire des situations pédagogiques nouvelles/différenciées/actives qui engagent les élèves et que le coenseignement permet d’implémenter. Bien entendu, dans le différent, on a également le plus. Par ailleurs, l’engagement des élèves semble relié à celui du coenseignant présent en classe. En somme, plus les deux enseignants sont actifs, plus les élèves le seraient. L’engagement des enseignants dans la situation d’enseignement constituerait ainsi un gage d’engagement des élèves.

 

Analyse de l'effet de l'accompagnement des enseignants sur leur sentiment d'efficacité et sur la qualité des interactions en classe

Chantal POULIN (UdeS - Université de Sherbrooke), Anne LESSARD (UdeS - Université de Sherbrooke)

(Durée de la vidéo : 30 min.)

Les pratiques enseignantes exercent une influence certaine sur les apprentissages et la réussite des élèves, particulièrement ceux ayant des difficultés ou étant à risque (Hanushek, 2011). Une étude collaborative entre le milieu universitaire et le milieu de la pratique (cinq écoles secondaires en Estrie) a été menée dans le cadre des travaux de la Chaire de recherche de la CSRS sur l’engagement, la persévérance et la réussite des élèves. Plus de 45 enseignants ont participé à cette étude adaptée du programme My Teaching Partner. Ils ont été filmés et accompagnés pendant au moins un an par une équipe composée de chercheures, de conseillers pédagogiques ou d’enseignants-ressources, à raison de 4 captations et rétroactions par année. Plus de 155 captations vidéoscopiques ont été analysées à l’aide de l'outil Classroom Assessment Scoring System (CLASS, Pianta, Hamre et Mintz, 2012). Des entrevues ont été réalisées avec chaque participant (pré-post). Cette étude visait à documenter les changements de pratiques des enseignants et mesurer l’effet de l’accompagnement sur le sentiment d’efficacité personnel et sur l’indice d’engagement des élèves. Des résultats issus de cette recherche récente vous seront présentés permettant de mieux comprendre les liens entre l’accompagnement des enseignants, leur sentiment d’efficacité et le changement de pratique en lien avec l’engagement des élèves. Les retombées sur le plan de la formation des enseignants seront discutées.

 

L’engagement chez les élèves du secondaire

Favoriser l’engagement scolaire d’élèves du secondaire à risque de décrochage scolaire : des pratiques enseignantes qui font une différence

Sandy NADEAU (UdeS - Université de Sherbrooke)

(Durée de la vidéo : 27 min.)

Le décrochage scolaire est un processus complexe et multifactoriel (Fortin et al., 2013). Une adaptation positive, pouvant se caractériser par un plus grand engagement scolaire, est cependant relevée chez certains élèves à risque de décrocher (Brown, 2001). Dans la visée de la réussite éducative, il devient particulièrement pertinent de comprendre de quelle façon l’adaptation positive s’est développée dans ce contexte (Masten et Coatsworth, 1998). Il apparait donc indiqué de se pencher sur les processus interactionnels se déroulant au sein de la classe pouvant favoriser une adaptation positive de l’élève, notamment un plus grand engagement scolaire. L’objectif de cette étude est de comprendre les processus interactionnels de la classe perçus par des élèves du secondaire à risque de décrochage scolaire adaptés positivement. Un devis qualitatif descriptif est utilisé. Des entretiens semi-dirigés ont été menés auprès de 18 élèves ciblés par choix raisonné puisqu’ils représentaient, par un engagement scolaire plus élevé, des cas validant d’élèves à risque de décrochage scolaire s’étant adaptés positivement au cours de la dernière année. Le verbatim a fait l'objet d'une analyse thématique. La présentation portera sur les processus interactionnels de la classe émergents du discours des participants afin de mettre en perspective les pratiques enseignantes associées.


Les dimensions affective et cognitive de l’engagement scolaire des élèves considérés à risque de décrochage scolaire et de leurs pairs non à risque : une analyse discriminante

Amanda LOPEZ (UdeS - Université de Sherbrooke), Anne LESSARD (UdeS - Université de Sherbrooke), Éric YERGEAU (UdeS - Université de Sherbrooke)

(Durée de la vidéo : 31 min.)

L’engagement scolaire fait référence au lien que l’élève développe avec l’apprentissage et l’école au cours de sa scolarité. Le caractère multidimensionnel, dynamique et modifiable fait de l’engagement scolaire une cible prioritaire pour l’intervention scolaire visant la réussite scolaire des élèves. Cette communication présente les résultats d’une étude quantitative auprès de 1 483 élèves âgés de 12 à 17 ans fréquentant quatre écoles publiques francophones de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke au Québec, Canada. L’objectif de l’étude est d’identifier les caractéristiques discriminantes de l’engagement scolaire entre les élèves du secondaire considérés à risque de décrochage scolaire et leurs pairs non à risque. Pour ce faire, une analyse discriminante a été effectuée. Les résultats permettent d’identifier une fonction discriminante qui combine trois facteurs de l’engagement affectif et deux de l’engagement cognitif. Le facteur discriminant le plus significatif concerne la variable « objectifs et aspirations futures » de l’engagement cognitif. Les résultats de cette étude ont des implications dans le domaine de l’intervention et de la réussite scolaire, car ils offrent de nouvelles pistes pour la prévention auprès des élèves à risque de décrochage scolaire.

 

Engagement scolaire d’élèves de la fin du secondaire au regard des questions environnementales et de développement durable

Geneviève THERRIAULT (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Agnieszka JEZIORSKI (Université de Montpellier)

(Durée de la vidéo : 37 min.)

Notre communication vise à articuler une réflexion autour de l’engagement scolaire d’élèves en tant qu’auteurs de leurs apprentissages, particulièrement lorsqu’il est question des thématiques d’actualité faisant l’objet de multiples débats, comme celles liées à l’environnement et au développement durable. Pour illustrer notre propos, nous mobilisons des résultats d’une étude menée avec des élèves de 5esecondaire de la région Bas-Saint-Laurent au Québec. Le concept d’engagement scolaire (Finn & Zimmer, 2012) permet de caractériser cinq dimensions de leur investissement à l’école : (1) la dimension académique, (2) la dimension sociale, (3) la dimension cognitive, (4) la dimension affective, et enfin, (5) l’agentic engagement (Reeve & Tseng, 2011). Les résultats issus d’un questionnaire administré à 342 élèves permettent d’apporter des éclairages sur le processus et les enjeux de pouvoir par lesquels les élèves, intentionnellement, de manière proactive et constructive, contribuent, ou non, à l'enseignement qu'ils reçoivent. L’étude ouvre également vers des pistes concrètes d’actions pédagogiques à mettre en place, tout en tenant compte des préoccupations des élèves et en visant à donner plus de sens aux apprentissages scolaires pour plus d’engagement (éco-)citoyen.

L’engagement postsecondaire

Documenter la variation des étudiants dans un contexte d’intégration des technologies et en apprécier les fluctuations

Séverine PARENT (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 28 min.)

La recherche en éducation relie l'engagement des élèves à la persévérance et au rendement scolaire (Christenson, Reschly et Wylie, 2012), une préoccupation indéniable pour l’ordre collégial auquel nous nous sommes intéressés. Le projet présenté porte sur l'aspect novateur de la situation d'enseignement et d'apprentissage qui intègre les technologies numériques et les manifestations de l'engagement des étudiants. L'engagement des étudiants a été étudié en fonction de ses dimensions comportementales, affectives etcognitives (Fredricks, Blumenfeld, & Paris, 2004), la variation de leur niveau d'engagement étant plus spécifiquement analysée.

Notre recherche confirme qu'en matière d'engagement, des variations relativement importantes dans les niveaux d'engagement des étudiants sont documentées pendant la session. Si certains niveaux d'engagement des étudiants étaient similaires au début et à la fin du semestre, certaines variations nous permettent de croire que les professeurs et les intervenants pédagogiques doivent être intéressés par les variations au cours du semestre afin de soutenir la persévérance des étudiants. Nous présenterons les pistes émergentes afin de poursuivre la documentation de la variation de l’engagement des étudiants du postsecondaire et sur les possibilités de tirer profit des données collectées tant pour la recherche que directement dans les classes. 


Le co-design pédagogique comme vecteur d’engagement et de persévérance

Didier PAQUELIN (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 50 min.)

L’engagement des étudiants, qu’il soit d’ordre cognitif, métacognitif, affectif, social ou comportemental suppose une flexibilité de l’organisation de la formation afin que la forme pédagogique évolue au fur et à mesure de leurs avancées dans les apprentissages, quand bien même un règlement des études impose la conception d’un plan de cours qui doit être présenté et validé lors de la première séance de cours. L’objectif de notre contribution est d’analyser une pratique de co-design pédagogique opéré dans le cours de l’action par l’enseignant et les étudiants. 28 étudiants de 2e cycle participent à la recherche-action. Tout au long de la session ils sont sollicités pour contribuer à l’ajustement du déroulement du cours. Un questionnement initial est proposé pour que chacun puisse définir explicitement à la fois ses acquis préalables, ses attendus vis-à-vis du cours considéré. Les étudiant.e.s sont ensuite invités à compléter leur journal d’apprentissage à partir duquel l’enseignant procède aux ajustements, voire à la création d’activités nouvelles non prévues en réponse aux demandes explicitées des étudiants. L’étude des contenus des productions des étudiants, complétée par l’analyse des traces numériques de l’activité des étudiant.e.s et par un questionnaire final portant sur leur engagement au cours d’une session montre l’intérêt de co-design dans le cours d’action et les limites rencontrées pour passer d’un curriculum formel à un curriculum réel signifiant et engageant.

 

Le point sur l’engagement partant du référentiel de la participation

Thérèse LAFERRIÈRE (Université Laval)

(Durée de la vidéo : 23 min.)

Partant des présentations de la journée ainsi que du cadre de référence de la participation, notamment les travaux de Rogoff et de Wenger qui suggèrent que l'apprentissage, c'est la transformation de la participation d'un enfant, d'un élève, d'un étudiant-e ou d'un-e adulte au sein d'une communauté donnée, nous ferons le point sur la pertinence et la faisabilité de l'engagement des jeunes et des intervenant-e-s dans leurs communautés d'apprentissage ou de pratique.