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Colloque PÉRISCOPE (2024) - Contributions théoriques, méthodologiques et praxéologiques du rapport aux savoirs à la réussite scolaire et éducative

Laferrière, Thérèse,Vanlint, Alice,Bernard, Marie-Claude,Allaire, Stéphane,Deschênes, Michelle,Therriault, Geneviève,St-Pierre, Linda,Tremblay, Mélanie,Savard, Denis,Larouche, Catherine,Pulido, Loïc,Baron, Georges-Louis,Robert-Mazaye, Christelle,Reuter, Yves,Fortier, Alain,Moussay, Sylvie,Sardier, Anne,Drot-Delange, Béatrice,Monney, Nicole,Fortier, Alain,Houle, Marie-Claude,Raynault, Audrey,Chevrier, Jocelyne,Bélanger, Jasmin,Létourneau, Louise,Naimi, Kevin,Granger, Nancy,Dumouchel, Mélissa,Dezutter, Olivier,Forget, Marie-Hélève,Jutras, Marie,Makdissi, Hélène,Lachaîne, Marc-André,Sirois, Pauline,Dal-Pan, Alexandre,Bourdeau-Julien, Sarah,Pomerleau, Clarence,Gagnon, Mathieu,Lahanier Reuter, Dominique

Actes de colloque


Description

La notion de rapport au savoir (RAS) émergée dans les années 90 a permis de poser autrement la question de la réussite et de l’échec scolaire, ainsi que celle du sens que l’on donne à l’apprendre (Caillot, 2014). Après trente ans, le RAS est devenu un vaste champ théorique dont les apports nous semblent loin d’être épuisés (Charlot, 2021). Ce colloque est une occasion d’ouvrir un espace de partage, de discussion, d’interrogation et de diffusion des recherches et des interventions réalisées sous cet angle théorique. Théorie du RAS amplifiée par les perspectives socioanthropologique (Rogoff, 1990) et socioculturelle (Bruner, 2008) qui permettent une prise en compte approfondie du caractère social des savoirs et de leur socialisation. Dans un contexte de changement en éducation au Québec, nous discutons du RAS de différents acteurs et actrices sociaux de la scène scolaire où l’IA manifeste sa présence. Tout d’abord, l’élève est abordé, considéré comme un sujet épistémique confronté à de nouveaux savoirs proposés par l’école en tant que communauté (Maury et Caillot, 2003). L’élève, cet apprenant qui construit et donne sens aux savoirs dans un ensemble d’interactions avec sa communauté et, plus particulièrement, avec ses enseignant·es : Quelles médiations culturelles sont mises en œuvre pour favoriser la construction de son rapport à l’écrit? Quelles questions vives sont prises en charge par les enseignant·es qui jouent un rôle décisif dans le rapport à la langue de l’élève et par extension aux autres? À l’heure de pratiques rationalisées et de robots conversationnels, qu’en est-il des inégalités et des rapports de force exercés dès l’école primaire dans les milieux scolaires? Nous poursuivons avec les enseignant·es et les formateur·rices de ceux et celles qui prennent la relève. Quelle place peut être accordée à la réflexion « dans » et « sur » l’action alors qu’une montée du renforcement du contrôle externe s’accompagne de celle non moins importante de la présence de l’IA? Du côté des agents et agentes d’interface, c’est-à-dire les directions d’écoles, les conseiller·ères pédagogiques et autres agents de transfert, sur quelle marge de manœuvre comptent-ils·ou elles pour exercer leur jugement professionnel? Des directions d’écoles et de centres de services scolaires, ainsi que des membres des comités d’engagement pour la réussite des élèves, sont également invités à partager leur façon de composer avec les attentes ascendantes et descendantes de même que la marge de manœuvre sur laquelle ils comptent pour favoriser la réussite scolaire et éducative. Enfin, des chercheur·ses font part des enjeux d’essaimage qui leur reviennent. Entre la rupture et la continuité, ce colloque tente de surmonter les tensions en proposant des lignes d’action. Le colloque décline cet argumentaire sous la forme de panels qui suivent une conférence d’ouverture par Yves Reuter.


Le 16 mai 2024

Ouverture du colloque PÉRISCOPE, édition 2024

Membres du comité organisateur : Marie-Claude Bernard (Université Laval), Thérèse Laferrière (Université Laval), Alice Vanlint (Université Laval) et Clarence Pomerleau (Université Laval)

Rapport au savoir : fécondité et limites d'un concept pour comprendre et lutter contre l'échec scolaire

  • Yves Reuter (Université de Lille)

L'échec scolaire se construit, au moins en partie, au sein des établissements et des classes, au travers de fonctionnements pédagogico-didactiques courants. L'INEE - institut national d'excellence en éducation voté récemment par le gouvernement du Québec pour rendre l'enseignement plus ''efficace'' et le système éducatif plus ''cohérent'' - ne pourra faire autrement que de tenir compte du caractère socialement marqué de l'échec et de l'apport de recherches portant sur les pratiques pédagogiques alternatives. En effet, ignorer les recherches qui éclairent les angles morts de l'institution scolaire ne permettra pas de considérer et de comprendre la complexité des situations liées à l'échec scolaire. Rétrécir les options pédagogiques et didactiques, voire n'adopter qu'un seul canal de compréhension de ce qui serait efficace, constitue une erreur épistémologique, axiologique et praxéologique. C'est notamment l'étude des rapports aux savoirs des élèves et autres acteurs impliqués dans leurs parcours d'apprentissage qui nous permet de poser autrement la question de l'échec afin de le combattre.

Le rapport à l'écrit de l'élève et de l'enseignant.e et cultures langagières

  • Présidence/Animation : Pauline Sirois (Université Laval)
  • Discutant-e : Clarence Pomerleau (Université Laval)
  • Participant-es : Olivier Dezutter (UdeS - Université de Sherbrooke), Mélissa Dumouchel (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Hélène Forget (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie Jutras (UdeS - Université de Sherbrooke) et Mathieu Gagnon (Université Laval)

Structuré en deux axes, ce panel propose de discuter autour d'initiatives didactiques qui consistent à inviter, sur la scène scolaire, des personnes, des oeuvres ou des questions qui ont traditionnellement été tenues à l'écart des habitudes pédagogiques et des programmes de formation. La première initiative discutée est celle des ateliers de médiation culturelle et, plus particulièrement, celle consistant à inviter des auteur-ices pour animer des discussions littéraires, témoigner de leur processus de création, animer des ateliers de création, etc. dans les classes du primaire et du secondaire. La seconde initiative propose d'amener sur la scène scolaire des questions socialement vives qui entourent la langue et son évolution (notamment celles entourant les réformes orthographiques, l'écriture épicène ou encore les censures lexicales) ainsi que des textes qui dérogent des normes traditionnellement enseignées (pensons par exemple au rap et ses anglicismes).

Quand les cultures langagières entrent à l'école, comment transforment-elles le rapport à l'écrit des élèves, des enseignant.es? Et qu'en est-il du rapport aux savoirs?

Le rapport aux savoirs de l'élève à l'heure de pratiques rationalisées et de robots conversationnels

  • Présidence/Animation : Alice Vanlint (Université Laval)
  • Discutant-e : Stéphane Allaire (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
  • Participant-es : Marie-Claude Bernard (Université Laval), Dominique Lahanier Reuter (LACES EA 7437), Hélène Makdissi (Université Laval), Clarence Pomerleau (Université Laval), Christelle Robert-Mazaye (UQO - Université du Québec en Outaouais), Anne Sardier (Université de Limoges), Pauline Sirois (Université Laval) et Alice Vanlint (Université Laval)

Dans ce panel, il sera question de contribuer, sous l'angle du rapport aux savoirs (RAS), à la compréhension et à la prise en compte d'enjeux liés à l'inclusion des élèves dans la dynamique d'apprentissage de la classe. Dans un contexte scolaire où se manifestent des inégalités sociales, il sera notamment question des pratiques de classe qui affectent le RAS de l'élève. 

Vouloir rationaliser les pratiques pédagogiques pour des résultats scolaires positifs à courte vue est-il souhaitable? Les rationaliser alors que l'interaction avec les robots conversationnels se répand, est-ce raisonnable? Quelle réusssite scolaire pour les élèves à long terme? Dans un contexte où les réponses émanent dorénavant de toutes parts (IA incluse), il faudra alors s'intéresser à une évaluation portée sur les questions posées par les élèves (aux robots conversationnels inclus) plutôt qu'exclusivement à leurs réponses (IA incluse). 

Le rapport aux savoirs des enseignant.es et des formateur.trices d'enseignant.es à la montée à la fois du renforcement du contrôle externe et de la présence de l'IA

  • Présidence/Animation : Béatrice Drot-Delange (INSPE Clermont Auvergne. Laboratoire ACTé)
  • Discutant-e : Béatrice Drot-Delange (INSPE Clermont Auvergne. Laboratoire ACTé)
  • Participant-es : Sarah Bourdeau-Julien (Collège Saint-Charles-Garnier), Michelle Deschênes (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Nicole Monney (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Geneviève Therriault (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

Dans le contexte de l'allègement de la formation à l'enseignement, conduisant rapidement à la certification, et du renforcement du contrôle externe des apprentissages en faisant fi de l'entrée de l'IA dans les environnements d'apprentissage en réseau, ce panel propose de soulever des questions telles que : Comment former la relève enseignante en tenant compte des rétrécissements imposés par des programmes courts? À quelles ressources éducationnelles puisera-t-elle à des fins de réflexion ''dans'' et ''sur'' l'action? Appelée à assumer le rôle d'enseignant.e dans une salle de classe, quelles activités seront mises en oeuvre et quel sens prendront-elles dans le but de faire apprendre? Finalement, à quel(s) projet(s) d'enseignement ces activités répondront-elles? Dans ce contexte du renforcement du contrôle externe, la mouvance vers le ''teach to the test'' est-elle inéluctable? Comment faire place alors à l'apprentissage significatif?

Le rapport aux savoirs des agent.es d'interface face au paradoxe du rétrécissement et de l'élargissement de leurs pratiques

  • Présidence/Animation : Sylvie Moussay (INSPE)
  • Discutant-e : Marie-Claude Bernard (Université Laval)
  • Participant-es : Alexandre Dal-Pan (Université Laval), Alain Fortier (Université Laval), Marie-Claude Houle (Université Laval) et Audrey Raynault (Université Laval)

Les conseiller-ères pédagogiques, les universitaires incluant les superviseur.es de stage, le personnel du CTREQ et autres agent.es d'interface font face à de nouveaux défis et réalisent leur travail sous de nouvelles tensions créées par l'écart entre les injonctions institutionnelles et le travail réel sur le terrain.

Quelles marges de manoeuvre s'octroyer dans l'exercice du jugement professionnel? En tant que ''courroie de transmission'', comment exercer le rôle d'agent.e d'interface à la fois empathique et critique? Dans un contexte de contraintes renforcées, quels sens prend la médiation pédagogique? Et les robots conversationnels quels médiateurs deviennent-ils?

Coup de sonde. Nos rapports aux savoirs à l'aune des robots conversationnels

  • Présidence/Animation : Mélanie Tremblay (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

Les participant.es présenteront (3 min au maximum) de courts échanges, partant de leurs requêtes, avec des robots conversationnels (CHATGPT 3.5 ou 4, GEMINI - jadis nommé BARD -, Copilote de Microsoft et autres), dont des robots spécifiquement développés pour l'éducation formelle (primaire ou secondaire), incluant AlloFlo d'Allô Prof, Emilia du Collège Ste-Anne pour l'apprentissage du Français, NetMath et Duolingo, et une ou deux réflexions, ancées dans leurs expériences des chatbots ou encore dans les propos de la journée, sur les rapports aux savoirs.

Sommes-nous incapacité.es, dépassé.es, surpassé.es, contourné.es, déclassé.es ?

Le rapport aux savoir au sein des comités d'engagement pour la réussite des élèves (CERE) des CSS : quelle marge de manoeuvre?

  • Présidence/Animation : Denis Savard (Université Laval)
  • Discutant-e : Denis Savard (Université Laval)
  • Participant-es : Jocelyne Chevrier (UdeS - Université de Sherbrooke), Nancy Granger (UdeS - Université de Sherbrooke) et Marc-André Lachaîne (CSS de la Rivière-du-Nord)

Placés au niveau intermédiaire, les CSS occupent une situation pivot dans la planification et la mise en oeuvre du système éducatif. En ce qui a trait à la réussite, les CSS doivent se doter de Plans d'engagement envers la réussite des élèves (PVER) qui s'arriment au Plan stratégique du ministère de l'Éducation tout en faisant le pont avec les différents projets éducatifs des écoles sous leur juridiction. Le PVER est élaboré par une structure relativement nouvelle, le CERÉ qui est composé d'au maximum 18 membres : 17 provenant du personnel du CSS (enseignants, directions, professionnel, personnel de soutien, personnel-cadre) et d'un membre issu du milieu de la recherche (LIP, art. 196.6).

L'ajout d'un chercheur.se au sein de cette instance vise à favoriser le transfert de connaissances et l'adoption de méthodes issus de la recherche dans les classes. Considérant que le CERÉ évoluent, depuis la dernière réforme, dans un contexte davantage centralisé et directif que celui dans lequel ils ont été créés, il y a lieu de s'interroger sur les balises nouvelles de leur action, sur leurs capacités à appliquer des mesures diversifiées, à innover et à vivifier le système d'éducation.


Le 17 mai 2024

Le rapport aux savoirs des directions d'école et de services : composer avec les attentes ascendantes et descendantes

  • Présidence/Animation : Alain Fortier (Université Laval)
  • Discutant-e : Georges-Louis Baron (Université de Paris)
  • Participant-es : Georges-Louis Baron (Université de Paris), Jasmin Bélanger (École de Rochebelle), Thérèse Laferrière (Université Laval) et Louise Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke)

Les directions d'école et de services devraient composer, lors de leurs planifications à court et à moyen terme, avec des attentes ascendantes (élèves, enseignant.es, parents et autres) et descendantes (MiEQ et CSS). Voilà que ces personnes exercent dorénavant leur rôle sur des sables plus mouvants encore avec le discours sur ''la science'' qui émane du MEQ et la montée de l'intelligence artificielle (IA), ses données prédictives et ses robots conversationnels. Lors de ce panel, nous nous pencherons sur leur rapport aux savoirs en pareil contexte.

Le rapport aux savoirs des chercheurs.euses : rupture et continuité?

  • Présidence/Animation : Thérèse Laferrière (Université Laval)
  • Discutant.e : Marie-Claude Bernard (Université Laval), Clarence Pomerleau (Université Laval) et Yves Reuter (Université de Lille)
  • Participat-es : Stéphane Allaire (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Kevin Naimi (Université Laval), Loïc Pulido (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

Dans le double contexte de combat d'idées aux postures polarisantes, quelles retombées dans le praxis scientifique? Quelle compétition redouter? Quels enjeux pour les communications scientifiques? Quels enjeux de probité dans les revues scientifiques? Quels enjeux de vigilance par rapport aux communications  à forte diffusion?